Vestige souillé | Voix féminine
- NH
- 20 déc. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 mars 2021
Un bruit puissant m’avait coupé le sommeil à deux heures du matin.
L'hiver était proche à cette époque, il restait quelques jours à peine avant la fin de l'automne. Ce matin-là, je me demandais comment j'allais embellir le cœur d'un bon père, en le rendant fier. Mais je ne savais ni comment et quoi faire pour y parvenir et À mon réveille ce jours-là j'étais complètement abasourdie, je ne voyais pas le chat venir près de la table basse, où j'arrangeais la tasse que j'ai pris des années à protéger. Et dès mon enfance je savais déjà que je devais impérativement en prendre soin. Pour rester la tête haute face aux critiques de la société. Mais au final, je m'entêtais de penser que c'était une illusion.
J’avais tiré les rideaux pour laisser place à la lumière du soleil.
Toc Toc ! C’était mon père à la porte. Que me voulait-il d’aussi tôt ?
Il avait le sourire au coin des lèvres. Ses yeux brillaient comme un enfant prêt à exploser. J’ai compris qu’il avait quelque chose d’intéressante à me dire.
Il entra dans ma chambre et tint mes mains et m’attira contre son torse
-Adèle ! Tu vas adorer cette journée !
Toute excitée- Parle père ! Lui crachais-je.
-Fais ta valise, je t’emmène chez grandma.
Je me blottie dans ces bras et laissa s’échapper des larmes de mes yeux. Cela faisait des années que je n’avais pas vu ma grand-mère. Depuis la mort de maman elle avait quitté la ville, disant vouloir un peu d’air. Elle avait raison, à la campagne on peut tout évacuer, la vie est plus calme. J’avais hâte de m’y rendre.
10 heures 30a.m, destination atteinte.
Grandma nous attendait déjà sur sa petite galerie embaumée de fleurs. Elle avait pleuré en me tenant dans ces bras, je lui rappelais tellement sa fille bienaimée. Quelques secondes après on avait séché nos larmes, juste après avoir regardé la voiture de mon père s’éloigner de nous. Enfin j’étais cette grande fille que j’ai toujours rêvée. Il me fallait le prouver, pour la première fois de ma vie, j’étais sans mon père.
Grand-mère et moi avions pris du lait et du pain pour déjeuner après on était allée nous promener.
7 heures 15p.m. Il faisait déjà nuit et nous étions toujours hors de chez nous, j’étais assise à regarder grandma faire du massage, elle était réputée pour soulager les douleurs de ses mains. Je regardais ses mains vacillant sur le corps robuste du client. Au bout de quelques minutes j’avais le tournis, fatiguée d’être une statue, je me retirai discrètement.
Il faisait si bon dehors que malgré le noir, plongé dans mes pensées, je m’éloignais de plus en plus des regards jusqu’à perdre le chemin du retour. J’avais tellement passé des années sans venir à la campagne que j’avais complètement oubliée chaque coin des rues. Mais au beau milieu de cette sentinelle je fis la rencontre de ce client au corps aussi robuste et musclé qu’un mapou, lui demandant avec gentillesse de m’indiquer le chemin. Il me dit oui sans hésiter tout en gardant son sourire pervers depuis au tout début de notre conversation, et mine de rien je le suis.
Arrivé au beau milieu de nulle part, je raclai ma gorge pour lui faire ressentir que j’étais fatiguée de le suivre et quand est-ce qu’on allait arriver à destination. Mais ne réagit toujours pas. Une deuxième fois, il se sentit alors agacer et s’approcha brusquement mais lentement, me demandant pourquoi j’étais aussi impatiente et si je n’aimais pas sa compagnie.
Trouvant la situation un peu trop brusque, je m’arrête un moment, le remercie lui disant que je pouvais retrouver le chemin et fait demi-tour, mais il me retourna dangereusement contre son torse, agrippant son bras à ma taille de guêpe et me chuchota à l’oreille :
« Ne t’avises même pas de faire un pas de plus ».
Je me disais dans ma tête, que finalement je ne voulais plus être cette grande fille, je ne voulais plus être entre l’enclume et le marteau. Je voulais à tout pris me réveiller dans les bras de ma grand-mère mais peine perdue je commençais à sentir les mains baladeuses de cet inconnu partout sur mon corps. Caressant ainsi chaque parcelle de mon corps avec délicatesse et à force de me débattre il devenait de plus en plus violant.
Il me poussait violemment, je trébuchai sur une pierre et me retrouvait à sa merci couché sur l’herbe. J’avais beau crié et demander de l’aide, personne ne m’entendait, il passait sa langue partout dans mon cou, arrachait de force mon maillot, détachait mon soutien-gorge. Il commençait à déboutonné mon pantalon, pour ensuite voir ce qu’il avait tant voulut, mais ça ne m’avait pas empêché de continuer de me battre. Il descendait à son tour son pantalon tout en me retenant par le cou et entrait sauvagement en moi, j’hurlais de toute mes forces, je le griffais autant que je pouvais, mais ne s’arrêtait pas au contraire, ça lui procurait un bien fou de me voir hurler aussi fort. Il se leva, s’arrangea, me cracha dessus et part,
J'aurais pu bien vouloir me battre, réparer cette tasse, mais le mal était déjà fait et le chat c'était déjà enfui. Mais comment suis-je censée me sentir? Je sens toujours le regard des autres et les doigts me pointant. Je voudrais bien me haïr mais cela ne vaut plus la peine, je me suis déjà blessée en recollant les morceaux et je n'arriverais jamais à guérir car je resterais souillée, salit par cette tâche de sang et toujours marquer de cette cicatrice. Puisqu’il n'y a jamais personne vers qui je pourrais me tourner.
J’ai été déshumanisée, j’ai été humiliée.
Flore Websterline Joassaint
Mélodie Sam
Théodate Jimla
Anne Moise Hypollite
La pire expérience à vivre pour une femme😪