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Tous des victimes

  • Photo du rédacteur: NH
    NH
  • 16 févr. 2021
  • 5 min de lecture

_Aujourd'hui encore la tension règne dans la ville de Port-au-Prince, une masse intense de gens colériques fatigués de porter leurs misères hautaines, partaient ivre d'un rêve héroïque et brutal affligés, lassés, martyrisés et marginalisés, à bout de peines et de souffles, parcourent les rues, pancartes en mains criant *ABA... mare prezidan nou fout about..., vle pa vle fo'l ale..." Armés jusqu'aux dents, ils défient même les forces de l'ordre. Chaque heures passées la tension s'intensifie et la situation va de cauchemars en cauchemars. Les victimes des deux camps s'alignent sur le sol, trépassants, expiants leurs deniers râle ,sans aide aucune, dans leurs sangs. Hier encore, plein d'espoir, espérant des lendemains épiques on était dans les vivas enchantés d'un mirage doré sous un ciel ignoré, l'amour parfait du président mais pourtant aujourd'hui les données ont changés. Pourquoi ? Sur l'ordre de qui? Dans quel intérêt ? Dans quel Camp sommes nous vraiment ? Mais surtout pourquoi! Oui pourquoi tous ces morts? Cependant dans un camp ou dans l'autre nous sommes tous des victimes. Signée : Lovelee Viala_


Victime ! Victime ? Victime. Nous le sommes tous. Sommes nous des coupables ? Oui! Coupables en étant pur! Coupables pour s'être laisser faire ! Coupables pour être des victimes pour le bon plaisir des vrais coupables. Aujourd'hui, loin de tout, ces lignes flottent encore sous mes yeux brouillés de larmes de suies.

Toute petite aimant la poésie, j'ai été prise d'amour de celles de Victor Hugo. Et ma préférée est *SUR UNE BARRICADE*. pourquoi celle-ci et pas une autre? Mais l'enfant m'a toujours fait pensée a moi. Tant de fierté, Tant d'amour, tant de respect. Et si cette enfant avait vraiment existé s'aurait été moi. Et dans son seul mot a son retour *Me voila* prêt a mourir, il y avait tant ! Rien que je ne pourrai jamais expliquer. Mais il a toujours été mon modèle.

Tout comme lui fier comme Viala. Chaque matin je laissais cette petite mansarde qui nous servait de maison a moi et ma petite famille dans ce ghetto mal famé du Bel-Air, juste pour le bon savoir de la scolarité que mes parents a grands peine arrivaient a payer de leurs maigres économie . Une tête bien faite et bien pleine. Je voulais devenir médecin. Tout comme cette petite fille des rues, vendant ces petites babioles pour se nourrir, du Cap-Haïtien , trouvant la mort d'une *balle maron* avant même d'avoir pu réaliser son rêve. En son nom et au nom de tous ceux qui meurent chaque jour sans avoir reçu le minimum même du soin je serai médecin. Peut être là où elle, voyant une petite fille tout comme elle, realise son rêve et que son nom et son rêve n'était pas vain, un sourire déchirera le voile de sa peine. Tant de lumière éteinte avant même d'avoir su briller! Médecin pour une fille du ghetto ! Souvent on me disait que c'était un trop gros rêve, qu'il fallait juste apprendre le B.A.B.A de la lecture et de l'écriture juste au cas où car il n'y avait que la prostitution comme métier rentable. Sourde et aveugle je ne vivais que par mon rêve, voulant a tout prix rendre le sourire a ces âmes perdues.

Ce matin là, tout comme tout les autres matin je partais avec la même détermination. Sans un centime en poche,le ventre vide, mal fagotée, pieds a demi nus, je partais le sourire aux lèvres malgré tout et la tête plein les rêves. Ah oui! c'était le dernier jour de classe! Pas mon dernier jour, car plein de projets de vacances tourbillonnaients sous mes yeux.

Arrivée a la station on se retrouvait avec la clique, caquetants, riants, parlants comme des fous on mettait au point les derniers points de nos projets. Prenant un temps d'espoir de la vie, nous étions la lumière montantes du bidonville, les étoiles du quartier, les héros a venir. Mais pour autant nous n'étions a l'heure actuelle que des zeros nageant a qui mieux mieux dans la boue malodorantes essayant de s'en sortir. Mais bon l'espoir fait vivre. Et avec cet optique nous prenions le bus scolaire.

Tumultes, cries, pleurs, tirs, feu, cendres, fumées,....

Embuscade ! Embuscade !

Pris dans la folie nous étions tous apeurées. On se regardait dans les yeux se demandant ce que l'on va faire. Les pleurs des plus petits se mêlaient dans la foulée. Ne pouvant respirer sous les gaz on essayait de les calmer comme on peut. Des enfants du apeurés? Oui ! Nous sommes humains et tout comme vous nous ne sommes pas vraiment préparer. Peurs, pleurs, panique, pisse, merde.... tous se mélangeaient. Le bus restait sur place. Alors qu'une balle toute proche résonnait a nos oreilles la porte coulissante du bus s'ouvrait avec fracas. On venait de tuer le chauffeur. Pauvre bos Jean! Et notre tour n'était pas loin. Masquès, enturbanés, Les yeux seuls qu'on pouvaient voir étaient injectées de sang. Enfiévrés, sans foi, ni loi, on voyait la mechansté peinte sur leurs visages. Ils étaient la mechansté en personne. Bidon en main, ils nous imbibaient de gaz. Sours a nos cris, nos pleurs, et nos pitiés fatigués de nos petits corps ils continuaient leurs tâches sans un mot. On auraient pu courir, comme Delphes Thymos et Ladas plus vif que le vent dans la poésie *Le coureur de José-Maria de Heredia* ...mais quel issue, sur nos faible petits jambes tremblotantes? Si c'est pour finir d'une balle plus loin autant rester là! Une petite flamme s'alluma de nulle part. Et d'un coup la poésie de Rudyard Kippling me monta en tête. *Si* oui

*Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie et sans dire te mettre à rebâtir* un seul mot, oui un seul mot qu'aurait t-on pu dire? On ne se mettra même pas à rebâtir. Nous serions déjà carbonisés! mais si toute fois il y a une vie après la mort alors peut-être, peut-être ! *Ou perdre en seul coup le gain de cent parties sans un geste et sans un soupir...* En cette seule petite flamme on n'a tout perdu autant nos rêves que nos vies. Autant nos rires que nos étoiles. Autant la lumière montante de nos espoirs. En seul coup le gain de cent parti.... Pardon... grâce... Pardon petite fille du Cap... Pardon victime sans fin... Pardon mes chers parents qui n'avaient eu que moi, je pars avec des fumées mais sans alcool. Je vous aime mais ils m'ont forcé de partir. Jamais mon rêve ne se réalisera et avec lui le rêve des autres... alors que l'odeur âcre de chair brûler montait dans mon cerveau, des larmes de suie coulaient sur mes joues en feu je comprenais enfin pourquoi Sur une barricade avait été ma poésie préférée. Mais si l'on devrait donner un titre s'aurait été *Dans une embuscade*

Adieu! Des étoiles qui jamais brilleront. Des rêves a jamais accomplis.


Victime! Victime ? Victime...

Nous ne sommes que des victimes. Un de plus, aujourd'hui alors que les cendres de mon corps traverse l'horizon, agonisant sur le sort de mes voisins dépaysés , sans-abri . Des larmes de suie farcie mon visage des victimes a venir. Je me demande encore pourquoi sommes nous *LES VICTIMES*?


Raphleee

 
 
 

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